Oaxaca, capitale du chocolat

Publié le par Elo&Mick

Les couleurs, les odeurs, les saveurs se répondent. La vie y est douce comme un tamale de mole* dans un écrin de feuille de bananier. Le café de olla a un léger parfum de cannelle. Les tisserands confectionnent des tapis de laines, sarapes et huipiles, formes géométriques bleues, jaunes, rouges.
Les mamas oaxaqueñas aux cheveux cendres tressés comme des nattes de fillettes brodent chemises et châles dans les rues, devant des étals minuscules de chapolines, les fameuses sauterelles, ou de chips et chicles pour d’éventuels gourmands.
Et puis il y a la musique, les fleurs grasses des jardins du zócalo, la place centrale, les figurines animales en bois peint de couleurs criardes, les jupes des femmes zapotèques, les ballons qui dansent jusqu’au soir, le  rire des fontaines, les cloches des églises, les douces exhalaisons des pieds de cochons au vinaigre (un délice), et parfois, les voix unies des syndicalistes et des activistes autour d’un chant révolutionnaire rappelant que le petit peuple est toujours mobilisé contre un gouvernement corrompu et malgré la répression violente du pouvoir en place, qui fit 18 morts en 2006… Dans cette atmosphère légère, la mort n’est pas absente, surtout quand la ville entière se prépare à célébrer le día de muertos, les premier et deux novembre prochains.

 

La douceur du climat contribue sûrement à cette ambiance agréable et agitée. La mixité de la population, les traditions et l’histoire zapotèques en font un patrimoine riche, à l’imagination débordante, comme en témoignent les statuettes variées du musée de l’art préhispanique (ta mère), collection du peintre Rufino Tamayo. Le mezcal aussi.

 
Et puis, nous, comme on s’embête pas, nous sommes allés dîner un soir dans un excellent restaurant : les papilles de Mickaël se souviendront longtemps de cette tranche de thon rouge sur lit de mangues fraîches, flambée au mezcal… Como agua pa’ chocolate. Une merveille. Et un roman à lire, de l’auteure mexicaine Laura Esquivel.

                             
« Tal parecia que en un extraño fenómenode alquimia su ser se habia disuelto en la salsa de las rosas, en el cuerpo de las cordonices, en el vino y en cada uno de los oleres de la comida. De esta manera penetraba en el cuerpo de Pedro, voluptuosa, aromática, calurosa, completamente sensual. »

 

* Le mole d’Oaxaca est un délice ! Rien d’écœurant comme ce que nous avons goûté à Puebla. Dans un tamale, il est mélangé à de la semoule de maïs, un peu de poulet, enrobé dans une feuille de bananier.

 

Publié dans Mexique

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